dimanche 5 février 2012

Montebourg lance officiellement son mouvement "Rose-Réséda" - dépèche AFP


PARIS — Le socialiste Arnaud Montebourg a lancé à Paris samedi son mouvement "Rose-Réséda", un mouvement destiné à la fois à faire survivre les idées défendues pendant sa campagne de la primaire tout en visant, dans l'immédiat, à "l'emporter avec François Hollande" en mai.
C'est à La Bellevilloise que le troisième homme de la primaire socialiste a choisi de présenter son nouvel objet politique, là-même où il avait fêté le 9 octobre, soir du premier tour, ses 17% de voix, soit près d'"un demi-million de personnes", comme il l'aime à le rappeler.
Ce mouvement, "il ne s'agit pas d'un énième parti politique, un énième courant, une énième chapelle", c'est un mouvement qui agit "autour, avec, derrière, au côté, ensemble avec François Hollande pour l'emporter" à l'élection présidentielle, a-t-il lancé devant plusieurs centaines de personnes.
Le nom de ce mouvement est inspiré d'un poème de Louis Aragon, paru sous l'Occupation, en 1943, dédié par son auteur à quatre résistants, que le député de Saône-et-Loire a lu, avec son éloquence habituelle.
"C'est le poème de l'unité et du courage, le poème de 1943 quand la France était à terre", le poème du "réveil français", a déclaré M. Montebourg, qui veut par cette "force de mutation des consciences", "unir", "rassembler", "changer le monde immédiat".
M. Montebourg, qui avait fait campagne pendant la primaire sur le thème de la "démondialisation" et de la lutte contre la finance, s'est félicité à plusieurs reprises que le candidat socialiste ait repris à son compte plusieurs de ses combats pour "délivrer" la société "du système financier".
Il a appelé à "faire campagne en allant voir les gens" et à s'inscrire dans la campagne de "porte-à-porte" initiée par le Parti socialiste et l'équipe de campagne du candidat à l'Elysée.
"Les idées et les rêves, c'est la Rose et le Réséda", a-t-il assuré, terminant son discours de 45 minutes au son de "le changement, c'est maintenant" (slogan de François Hollande).
Interrogée par la presse à l'issue, M. Montebourg, qui est aussi responsable de la rénovation au sein du PS, a précisé que son mouvement avait pour statut "association loi 1901" et comptait pour le moment 7.000 personnes, correspondant aux "volontaires" de sa campagne. Pas besoin de cotisation, un mail suffit pour adhérer.
"C'est un mouvement qui a pour but de faire la campagne de François Hollande en défendant les idées qui ont pu surgir dans la primaire. Nous faisons survivre cette société qui s'est engagée dans la primaire pour l'associer à la victoire de la gauche", a-t-il dit.
Concrètement, le mouvement "Rose-Réséda" repose sur deux piliers. Il comprend des "universités itinérantes d'éducation populaire": des intellectuels (Jacques Sapir par exemple), des citoyens engagés iront partout en France pour exposer certaines idées (le "protectionnisme", la "finance", la "VIe République" etc.).
Deuxième pilier: une "école de formation", "pour faire émerger dans la société de nouveaux cadres politiques".
Parallèlement au mouvement, un "réservoir d'idées" intitulé "Démarcations" dans lequel figurent le démographe Emmanuel Todd ou Régis Debray, pour les publications et des conférences.
Et si François Hollande est élu, quel rôle après ? "Nous participerons à l'organisation de travaux qui va intéresser la gauche exerçant le pouvoir", répond l'équipe de M. Montebourg.
Les ex-candidats socialistes à la primaire sont aussi sur le pont ces jours-ci pour soutenir M. Hollande: Manuel Valls ce week-end à un congrès du PSOE (parti socialiste espagnol) à Séville, Ségolène Royal en meeting mardi à Marseille ou Martine Aubry mercredi en déplacement à Reims.
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