mardi 25 octobre 2011

Montebourg crée un mouvement politique pour la Nouvelle France


Interview au Journal de Saône et Loire :

Pour Arnaud Montebourg, la bataille des « idées nouvelles pour construire la “Nouvelle France” et la nouvelle gauche » ne fait que commencer.

En novembre à Frangy-en-Bresse, vous déclariez votre candidature à la présidence de la République. Après ces primaires qui ont rencontré un succès populaire, quel bilan tirez-vous d’une campagne de plus de dix mois au terme de laquelle vous récoltez 17,2 % des voix ?

J’ai mené une campagne d’idées nouvelles en proposant des solutions qui ont modernisé la gauche et lui ont permis de changer. Grâce à cette campagne, le centre de gravité de la gauche s’est modifié. Les gens se sont portés sur ma candidature pour défendre des causes politiques que personne ne prenait en charge : lutte contre la corruption, contre les dégâts de la mondialisation, mise au pas de la finance, etc. Ces idées sont à présent au cœur de la campagne présidentielle. Je constate qu’Henri Guaino reprend mes idées, que Mélenchon déclare reprendre mon flambeau et que bien d’autres s’approprient les idées que j’ai portées. Je ne peux pas ouvrir un journal ou écouter un édito sans entendre parler de démondialisation ! Pas plus tard que ce matin [hier, NDLR], j’ai croisé le ministre des Affaires étrangères du Venezuela qui s’intéressait à mon travail, à travers mon livre, Votez pour la démondialisation, traduit en espagnol. Ces idées, parce qu’elles apportent des réponses aux problèmes actuels, progressent dans les esprits. Enfin, cette campagne m’a permis de faire connaître notre département, l’action du conseil général de Saône-et-Loire, du travail que j’y mène avec les élus. Cela m’a aussi permis de faire connaître ma personnalité.

Comment se sont passées les discussions de l’entre-deux tour avec les deux « impétrants » comme vous les définissez ?

Tout d’abord, personne n’avait gagné à l’issue du premier tour. Si 460 000 électeurs se sont portés sur ma candidature plutôt que sur celles de deux finalistes, il y avait une raison. Je me suis retrouvé en position de demander à François Hollande et Martine Aubry des engagements écrits, via la lettre rendue publique. Je peux dire aujourd’hui que François Hollande est celui qui a le mieux compris ce besoin de complémentarité entre ses idées et les miennes. Il a souhaité fabriquer un tandem de deux personnes aux trajectoires éloignées. Il s’est montré volontaire pour jeter un pont entre nos deux rives. De l’autre côté, dès le soir du premier tour, l’entourage de Martine Aubry faisait savoir qu’elle s’intéressait à mes électeurs mais ne souhaitait pas faire évoluer ses positions. Elle a fait preuve d’une rigidité qui n’a pas arrangé notre rencontre du jeudi matin. Quand on veut être président de la République, on doit être capable d’entendre ce que dit le peuple, en l’occurrence des électeurs qui n’étaient pas un public de militants affidés. Dans sa réponse, François Hollande va beaucoup plus loin que Martine Aubry sur le système bancaire. Il va jusqu’à décider de l’abrogation d’une directive européenne, ce qui est novateur. Ensuite, j’ai laissé chacun libre de ses choix. Quant à moi, je ne me voyais pas taire le mien. Je pense que parmi les électeurs qui avaient voté pour moi, un quart ne s’est pas déplacé au second tour. Pour les autres, ils ont plutôt voté François Hollande et partagé mon choix personnel.

Avez-vous convenu d’un accord avec François Hollande, par exemple sur un éventuel poste au gouvernement ?

François Hollande n’a pas eu cette indélicatesse et moi non plus. L’histoire retiendra que celle qui m’a fait connaître ce genre de proposition est Martine Aubry. Mais cela ne m’a pas intéressé. Ce qui m’intéresse, c’est la politique qui sera menée par la gauche ; la question de qui la mènera et avec quelles personnalités passe forcément après.

Quelle place allez-vous prendre dans la campagne de François Hollande ?

Je vais faire campagne pour notre candidat tout en continuant de défendre mes idées. C’est ce que j’ai dit samedi lors de la convention d’investiture. Je n’ai pas l’intention d’avoir un rôle précis dans l’équipe de campagne. François Hollande est notre candidat et je suis, en quelque sorte, un de ses ailiers. Je m’exprimerai, quand ce sera nécessaire, pour porter une vision de la gauche nouvelle.
Vous voyez-vous comme la garantie, pour la présidentielle, du maintien à gauche de la candidature de François Hollande ?
Ce que je peux dire, c’est que je n’abandonne rien de mon message. C’est ensemble que François Hollande et moi-même avons rendu nos messages compatibles. Samedi, lors de son premier discours de candidat officiellement investi par le Parti socialiste, je l’ai entendu dire qu’il voulait « une Europe ouverte mais pas offerte ». Il a également fait le constat des dégâts provoqués partout par la mondialisation. Il déclare vouloir protéger nos industries qui subissent de plein fouet le dumping social. Je ferai donc, sans réserve, campagne pour François Hollande, comme le feront mes amis politiques.

Vous avez beaucoup expliqué, exemples historiques à l’appui, que les favoris des sondages de l’automne n’étaient jamais les vainqueurs du printemps. François Hollande échappera-t-il à la règle ?

D’abord, je note qu’il a employé samedi des mots de prudence à l’égard de ces sondages. Pour qu’il se qualifie au 2 e tour de la présidentielle, il a l’obligation d’être le candidat de tous les peuples de gauche en proposant un discours alternatif qu’il faudra sans doute approfondir.

Quels ont été le meilleur et le pire moment de ces dix derniers mois ?

Les meilleurs moments, incontestablement, furent les débats télévisés.

Parce que vous avez gagné, à chaque fois, trois points dans les sondages ?

[Sourires]. Parce que cela a été l’occasion, pour tout le monde — y compris moi-même –, de mesurer qu’il n’y avait pas qu’une voix au sein du Parti socialiste et qu’on avait le choix. Beaucoup de gens ont regretté, a posteriori et au vu de mon score final, de n’avoir pas voté pour moi car ils ont découvert que je pouvais gagner. Quant aux pires moments, je crois que c’était en janvier-février, quand nous avons dû, avec mon équipe, nous battre contre le système médiatico-sondagier qui refusait d’accorder du crédit à mes idées. Mais finalement, le succès est venu d’en bas, des gens qui lisaient Votez pour la démondialisation et le prêtaient à leurs amis. Peu à peu, la campagne a décollé grâce aux gens qui se sont retrouvés dans mon discours.

Aujourd’hui, quel avenir envisagez-vous pour la « Nouvelle France » que vous avez portée durant la campagne ?

Je vais construire un mouvement politique à partir du mouvement “Des idées et des rêves”. J’ai décidé de bâtir un think tank [réservoir à idées, NDLR] qui organisera la discussion avec les intellectuels qui m’ont apporté leur soutien (Emmanuel Todd, Michel Onfray et beaucoup d’autres). Je vais aussi lancer une université populaire itinérante qui animera ces débats et fera vivre des idées qui ont toute leur place, aujourd’hui, dans le débat public. Je créerai en Saône-et-Loire, une école de formation politique des cadres de la « Nouvelle France ».

Comment cette école va-t-elle se concrétiser ?

Il y aura des sessions pour les militants socialistes et ceux des autres partis de gauche de la « Nouvelle France » où ils viendront se former aux idées de demain pour ensuite porter ces propositions dans la société, au sein de leur association, de leur parti, etc. Nous allons également, dans les semaines qui viennent, lancer une revue en ligne pour alimenter ce débat. Il faut comprendre qu’avec la démondialisation, au-delà du score arithmétique des primaires, nous avons remporté une bataille culturelle. Ces idées sont en train de faire le tour du monde et elles vont infléchir beaucoup de choix politiques.

Mais avec la crise européenne des dettes souveraines, la démondialisation a-t-elle un avenir ?

Absolument. L’effondrement du système financier va conduire les gouvernements libéraux à prendre des décisions très douloureuses pour leur peuple dans le but injuste de protéger le système financier. C’est la mission de la gauche, au contraire, que de protéger la population en mettant en œuvre des solutions qui fassent payer la facture aux banques responsables de la crise, selon le modèle du pollueur-payeur.

Votre score aux primaires aura-t-il une influence sur les rapports de force au sein de la fédération saône-et-loirienne du PS ?

Nous avons une tradition de pluralisme au sein de la fédération et j’y suis attaché. J’ai des opposants dans le parti comme au conseil général, où l’opposition la plus virulente — et pas toujours la plus élégante – vient du Strauss-Kahnien maire d’Autun, Rémy Rebeyrotte. Il est nécessaire de maintenir ce pluralisme. Mais ce qui est sûr, c’est que la fédération sera en pointe sur certains engagements comme le non-cumul des mandats.

vendredi 14 octobre 2011

Second tour : position locale bis

Chers amis,
Dans une interview au journal "Le Monde", Arnaud Montebourg annonce : "Les propositions des deux candidats étant pour moi équivalentes, je ne peux me déterminer en fonction de ma seule éthique de conviction. C'est pourquoi mon choix relèvera avant tout de l'éthique de responsabilité : je veux faire gagner la gauche et battre Nicolas Sarkozy. A titre exclusivement personnel, je voterai donc pour François Hollande, arrivé en tête du premier tour, à mes yeux meilleur rassembleur".
Dans cette interview il annonce ne donner aucune consigne de vote à ses électeurs, leur laissant la liberté de choix, et déclare que faute de différences entre les propositions des candidats, à il votera François Hollande titre personnel pour ses qualités de rassembleur.

L'équipe locale ne change cependant en rien son communiqué de presse transmis ce mardi :

"L'équipe des soutiens d'Arnaud Montebourg en Loire Atlantique se réjouit du score tant national que local d'Arnaud Montebourg. Ce score traduit l'inquiétude des citoyens face à la crise financière et sociale actuelle et le désamour face à certaines pratiques politiciennes présentes, il traduit aussi leur volonté de tourner la page par des solutions nouvelles tant économiques qu'institutionnelles.

Concernant le second tour, l'équipe locale ne donne aucune consigne de vote, elle laisse à ses électeurs et à ses volontaires toute liberté dans leur choix et leurs investissements, même si elle constate qu'une majorité des volontaires locaux voteront pour Martine Aubry.
Les électeurs seront éclairés par le débat entre François Hollande et Martine Aubry, ainsi que par leur réponse à la lettre d'Arnaud Montebourg. Les idées doivent en effet dépasser les personnes."

Aux électrices et aux électeurs qui se sont portés sur ma candidature

Cher-e-s volontaires,
Je tenais à remercier chacun d’entre vous chaleureusement après le résultat de dimanche. Il démontre que le travail, votre travail, a payé et que les solutions nouvelles que nous avons proposées ensemble trouvent un large écho dans le peuple de gauche et ont beaucoup d’avenir.
Considérez le résultat de dimanche comme un premier succès. Certes, nous ne sommes pas au deuxième tour, mais nous avons incontestablement imposé nos idées au cœur du débat à gauche.
Au fil des mois, j’ai pris la mesure de l’implication de chacun. Vous avez, je le sais, donné beaucoup de votre temps, de votre énergie et de votre vie à cette belle campagne. A chacun de mes déplacements, j’ai rencontré des femmes et des hommes mobilisés, désireux de défendre leurs idées – nos idées - auprès de nos concitoyens. A chacun de mes déplacements, j’ai pu apprécier, en chacun de vous, des qualités humaines et politiques souvent absentes de la vie politique, et un enthousiasme qui nous a portés.
Votre militantisme a réhabilité une certaine façon de faire de la politique. C’est au citoyen que nous nous sommes adressés : nous avons redonné toute leur signification aux mots politiques, citoyenneté, République. La force de nos idées a été déterminante mais, incontestablement, c’est votre énergie qui a changé la donne politique en France.
Avec très peu de moyens, sans soutien d’aucun appareil, affrontant l’hostilité constante des puissants et comptant sur nos seules forces, nous avons, ensemble, suscité un espoir qui ne sera pas déçu. Mon engagement est total, soyez en certains.
Il s’agira désormais, au lendemain du second tour, de faire gagner la gauche en 2012. Mais notre travail collectif ne s'arrête pas là. Dans les jours et semaines à venir, je vous proposerai d’autres moyens pour agir ensemble, car les idées nouvelles que nous avons portées sont un besoin pour la victoire durable de la gauche.
Amicalement
Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg remercie chacun d’entre vous

Cher-e-s volontaires,
Je tenais à remercier chacun d’entre vous chaleureusement après le résultat de dimanche. Il démontre que le travail, votre travail, a payé et que les solutions nouvelles que nous avons proposées ensemble trouvent un large écho dans le peuple de gauche et ont beaucoup d’avenir.
Considérez le résultat de dimanche comme un premier succès. Certes, nous ne sommes pas au deuxième tour, mais nous avons incontestablement imposé nos idées au cœur du débat à gauche.
Au fil des mois, j’ai pris la mesure de l’implication de chacun. Vous avez, je le sais, donné beaucoup de votre temps, de votre énergie et de votre vie à cette belle campagne. A chacun de mes déplacements, j’ai rencontré des femmes et des hommes mobilisés, désireux de défendre leurs idées – nos idées - auprès de nos concitoyens. A chacun de mes déplacements, j’ai pu apprécier, en chacun de vous, des qualités humaines et politiques souvent absentes de la vie politique, et un enthousiasme qui nous a portés.
Votre militantisme a réhabilité une certaine façon de faire de la politique. C’est au citoyen que nous nous sommes adressés : nous avons redonné toute leur signification aux mots politiques, citoyenneté, République. La force de nos idées a été déterminante mais, incontestablement, c’est votre énergie qui a changé la donne politique en France.
Avec très peu de moyens, sans soutien d’aucun appareil, affrontant l’hostilité constante des puissants et comptant sur nos seules forces, nous avons, ensemble, suscité un espoir qui ne sera pas déçu. Mon engagement est total, soyez en certains.
Il s’agira désormais, au lendemain du second tour, de faire gagner la gauche en 2012. Mais notre travail collectif ne s'arrête pas là. Dans les jours et semaines à venir, je vous proposerai d’autres moyens pour agir ensemble, car les idées nouvelles que nous avons portées sont un besoin pour la victoire durable de la gauche.
Amicalement
Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg : "Je voterai pour Hollande"

LEMONDE.FR | 14.10.11 | 09h59   •  Mis à jour le 14.10.11 | 10h04

Arnaud Montebourg, qui a obtenu 17 % des voix au premier tour de la primaire socialiste le 9 octobre, explique son refus de donner une consigne de vote pour dimanche.
Quel message adressez-vous à vos électeurs pour le second tour ?
 J'ai un premier devoir : respecter la liberté de choix des Françaises et des Français qui m'ont fait confiance. J'ai voulu pleinement les éclairer par les échanges de lettres publiques que j'ai eus avec Martine Aubry et François Hollande. Les citoyens peuvent désormais faire leur choix en leur âme et conscience, et je me refuse à donner une consigne de vote. Car dans le mot consigne, il y a l'image de la caserne et de l'enfermement qui est incompatible avec l'esprit de la primaire et de la VIe République. Chacun se déterminera au vu des choix exprimés par les candidats.
Quel bulletin glisserez-vous dans l'urne dimanche ?
Pierre Mendès France disait: "Gouverner, c'est choisir." Même lorsque cela est difficile. Il me paraît de l'ordre des qualités demandées à un dirigeant politique de ne pas se dérober. C'est mon second devoir. Dans ce choix, il y a d'abord l'obligation de faire gagner la gauche en 2012. Les propositions des deux candidats étant pour moi équivalentes, je ne peux me déterminer en fonction de ma seule éthique de conviction. C'est pourquoi mon choix relèvera avant tout de l'éthique de responsabilité: je veux faire gagner la gauche et battre Nicolas Sarkozy. A titre exclusivement personnel, je voterai donc pour François Hollande, arrivé en tête du premier tour, à mes yeux meilleur rassembleur. Il a su dans sa lettre jeter un pont entre nos deux rives, et je lui en sais gré.
En votant François Hollande, ne cédez-vous pas à l'argument du vote utile ?
Mais je souhaite être utile! Utile à la gauche et à la France. Au premier tour, on choisit par conviction. Au second, on choisit l'efficacité. Comme tous les candidats de premier tour, dont mon amie Ségolène Royal qui a formulé souvent des propositions similaires aux miennes, je choisis de voter François Hollande. Mieux vaut éviter la fragmentation, donner de la force à celui qui est arrivé en tête et soutenir le meilleur rassembleur plutôt que de rester sur mon Aventin. Le résultat de la primaire ne doit pas donner le signal de l'impossibilité de rassemblement. Ce serait une preuve offerte au sarkozysme de notre incapacité à nous unir.
Ne craignez-vous pas de heurter vos cadres locaux, plutôt favorables à Martine Aubry ?
Chacun de mes amis fera son choix en conscience, et je le respecterai. Je n'ai pas d'argument qui me permette de penser que Martine serait plus à gauche que François, ou l'inverse d'ailleurs! Leur choix doit être libre. La décision leur appartient, tout comme la mienne.
N'y a-t-il pas une contradiction à voter pour M. Hollande après avoir souligné pendant toute votre campagne sa proximité avec Mme Aubry ?
Non. Je continue de penser, surtout après le débat de mercredi soir, que ces deux candidatures sont identiques, et qu'elles auraient dû se mettre d'accord dès le début. Si j'avais été au deuxième tour, nous aurions eu un débat d'orientation plutôt qu'un débat de tempéraments et de personnes. Mais j'ai mené cette campagne pour changer la gauche, pour que celle-ci puisse à son tour changer la France. Pas pour témoigner.
En quoi leurs réponses à votre lettre ouverte aux finalistes ont-elles guidé votre choix ?
J'ai utilisé une méthode innovante et inédite dans l'histoire de la VeRépublique: questionner publiquement, par écrit, les deux candidats. Ceux-ci m'ont répondu de façon sincère et précise, et je les en remercie. Je les ai rencontrés pour une conversation approfondie. Et eux-mêmes ont choisi de rendre publique la lettre qu'ils m'ont adressée et qui vaut engagement de leur part pour l'avenir.
M. Hollande et Mme Aubry se seraient donc subitement convertis à vos thèses ?
Non, et je ne le leur demandais pas. Mais tous deux ont réalisé une forme de dépassement d'eux-mêmes. Ils ont avancé vers la mise sous contrôle des banques et la lutte contre la concurrence déloyale mondiale. Tous deux ont repris des morceaux de VIe République, même en pièces détachées… Mon travail, dans cet entre-deux-tours, aura été celui d'un éclaireur. Certains ont dit que j'aurais été arrogant. C'est se méprendre. J'ai perdu cette élection, je suis arrivé troisième. Mais ma manière d'interpeller les autres candidats était une façon pour moi de marquer une fidélité à ces gens qui attendent que la gauche soit différente de celle que nous avons connue dans le passé.
Quelles garanties avez-vous obtenues de M.Hollande concernant vos propositions ?
Les garanties sont les engagements que Martine et François ont pris devant les Français et qu'ils ont rendus publics dans leur lettre.
Avez-vous évoqué avec M.Hollande la question des postes que vous et vos proches occuperiez dans son équipe de campagne si d'aventure il était désigné ?
Non. Je ne suis candidat à aucune fonction dans la campagne, car j'ai déclaré depuis le début de cette primaire que je serai au service du vainqueur, quel qu'il soit.
Dans quel rôle ?
J'en parlerai avec le candidat investi, le moment venu et selon ses besoins.
Votre contentieux avec Martine Aubry sur le cas de Jean-Noël Guérini, ex-patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, a-t-il joué dans votre décision ?
Non. Il est vrai que j'avais été mis en accusation au bureau national pour avoir dit, à juste titre, ce qu'il fallait penser des pratiques du système Guérini. Mais je m'en suis expliqué jeudi avec Martine. J'ai écarté toute considération personnelle. On ne fonde pas des choix pour la France sur des déceptions intimes.
Comment comptez-vous capitaliser sur ces 17 % recueillis au premier tour ?
 Mon combat pour cette “Nouvelle France” va continuer. Mes idées sont désormais à l'ordre du jour du débat politique. Dès lundi 17 octobre, quel que soit le résultat, je serai au service du vainqueur et entamerai une tournée européenne pour défendre les propositions et solutions que j'ai portées dans le débat de la primaire. Je me rendrai d'abord en Espagne pour y présenter mon livre, qui vient d'y être traduit, et les idées démondialisatrices et européennes que je défends.
Quel bilan tirez-vous d'ores et déjà de cette primaire ?
Cette primaire, que j'ai réussi à imposer au PS, a créé une situation nouvelle et extraordinaire. Même la droite nous envie cette innovation démocratique majeure. Le PS a réussi à intéresser 2,5 millions de citoyens, à dépasser un projet fabriqué en laboratoire clos, issu des alambics des équilibres de courants et de chapelles. S'il réussit l'unification, nous serons très forts face à Nicolas Sarkozy. Nous pouvons être fiers. De la vieille chenille vient de sortir un beau papillon.
Propos recueillis par David Revault d'Allonnes

mardi 11 octobre 2011

Communiqué de presse sur le second tour

L'équipe des soutiens d'Arnaud Montebourg en Loire Atlantique se réjouit du score tant national que local d'Arnaud Montebourg. Ce score traduit l'inquiétude des citoyens face à la crise financière et sociale actuelle et le désamour face à certaines pratiques politiciennes présentes, il traduit aussi leur volonté de tourner la page par des solutions nouvelles tant économiques qu'institutionnelles.

Concernant le second tour, l'équipe locale ne donne aucune consigne de vote, elle laisse à ses électeurs et à ses volontaires toute liberté dans leur choix et leurs investissements, même si elle constate qu'une majorité des volontaires locaux voteront pour Martine Aubry.
Les électeurs seront éclairés par le débat entre François Hollande et Martine Aubry, ainsi que par leur réponse à la lettre d'Arnaud Montebourg. Les idées doivent en effet dépasser les personnes.

mercredi 5 octobre 2011

« Ecrire l'Histoire de France avec votre bulletin de vote »


Le 9 octobre prochain, les militants et sympathisants socialistes vont se retrouver face à un choix solennel : déterminer quel sera le candidat le plus apte à remporter les élections présidentielles de 2012, le candidat le mieux à même à apporter des solutions nouvelles pour un monde nouveau.
Cette décision grave appelle de la clairvoyance et de la sagesse.

De la clairvoyance tout d'abord face à la situation mondiale. Face à un monde laminé par l'idéologie libérale, qui a réussi à concilier misère, inégalités et à déchirer les solidarités collectives, on ne peut plus rester les bras croisés. Face à un capitalisme financier qui tolère les paradis fiscaux, qui accepte le contraste entre le faste des uns et le dénuement des autres, qui mène le monde au bord du chaos, on ne peut plus tolérer le statu quo.
De la sagesse aussi face à la situation française : travailleurs dormant dans leur voiture faute de logement, femmes élevant seules leurs enfants, jeunes vivant dans la précarité malgré leur diplôme...le temps est venu de tourner la page de cette France qui tombe.

Face à cette situation il faut de l'audace et de l'intelligence.
De la lucidité face à la mondialisation, Arnaud Montebourg en a eu. Son passé plaide pour lui : pionnier de la lutte contre les paradis fiscaux, il est le seul candidat aux primaires à avoir voté non au Traité Constitutionnel Européen.
De l'audace, c'est ce qui ressort des ses propositions : rendre incompatible les licenciements économiques avec la distribution des dividendes, indexer les salaires sur les gains de productivité; harmonisation fiscale et sociale en Europe sont certaines des idées qui ressortent de ses ouvrages « Des Idées et des Rêves » et « Votez pour la démondialisation ».
De la vérité aussi : dans une République secouée par les affaires, aux contre-pouvoirs baillonnées, aux citoyens méprisés, il est temps de changer vraiment l'état des choses. Cela passe par une Sixième République plus démocratique et plus transparente. Cela passe aussi par l'humilité : le PS ne peut s'offusquer des affaires visant la Droite, et tolérer les pratiques d'un Guérini, comme il toléra naguère celles d'un Roland Dumas.

La tortue Montebourg a fait son chemin dans cette campagne, avec sérénité. Boycotté initialement par les médias, enterré par les instituts de sondages, sans soutiens de notables locaux, il a malgré tout su créer une dynamique indéniable. Soutenu par de simples volontaires sur toute la France, avec leurs faibles moyens humains et financiers, éditant leurs propres tracts, organisant leurs réunions publiques, ils ont su lever une espérance, et accompagner la montée en puissance d'Arnaud Montebourg.

Reprenons le flambeau de nos pères et de nos mères : l'Histoire de France est remplie de pages blanches qu'il nous appartient de noircir. Par nos volontés, par notre persévérance, par nos espérances. Alors que toutes les colères des Français sont isolées, il nous appartient de rassembler ces millions de colères, pour ne former qu'une seule colère, qu'il nous appartient de transformer en espérance de changement.

Hier les cassandres raillaient la candidature d'Arnaud Montebourg en indiquant qu'il ne pourrait jamais réunir les signatures nécessaires, et il les a eu. Les sondages et les médias étaient sceptiques sur cette candidature, les débats ont prouvé sa carrure de candidat : dès lors qu'on y croit il est possible de changer les choses.

« Vous allez écrire l'histoire de France avec votre bulletin de vote » déclarait Arnaud Montebourg. Changer l'Histoire, voilà la raison d'être d'un vote utile : un nouveau visage et de nouvelles solutions pour une issue nouvelle. Notre heure est désormais venue.

lundi 3 octobre 2011

Prise de position d'Arnaud Montebourg sur Notre Dame des Landes

Paris, le 3 octobre 2011

CéDpa
Mairie
44130 NOTRE DAME DES LANDES
Par courrier électronique à
redaction@aeroportnddl.fr


Chère Madame, cher Monsieur,

Par votre courrier en date du 16 septembre dernier, vous m’avez saisi, en tant que candidat à l’élection présidentielle dans le cadre des primaires citoyennes de la gauche, de la situation, grave, provoquée par le projet d’aménagement d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Je souhaite vous apporter ici ma réponse, c’est-à-dire l’appréciation que je porte sur ce dossier, sur les raisons qui ont pu conduire à un tel blocage et, surtout, sur la manière qui me semble juste pour dénouer cette crise.

A Notre Dame des Landes, les malentendus se sont multipliés au point de susciter désormais des positions qui déchirent la vie politique locale.

D’un côté, la mise en avant de l’enjeu d’attractivité et de développement économique que représente un aéroport pour une ville et une région, l’aéroport étant considéré par beaucoup comme l’accession d’une ville au statut de métropole. De l’autre, la proposition d’un autre mode de développement et de gestion des projets d’aménagement plus respectueux de l’homme et de son environnement.

Entre les deux, un fossé d’incompréhension s’est creusé entre les responsables politiques locaux de la gauche, comme seuls les thèmes liés au lieu et cadre de vie peuvent en produire aujourd’hui.

Socialistes et écologistes, qui ont vocation à gouverner ensemble, localement et nationalement, doivent se mettre autour de la table et aboutir à un accord.

Je vous le dis avec netteté : il faut tout reprendre depuis le début. Aucun préalable à la négociation ne doit être posé : ni l'abandon du projet, ni sa poursuite à l'identique. Chacun doit prendre ses responsabilités pour avancer vers un compromis régional sur ce sujet en conciliant au mieux les intérêts de la population, et en préservant avant tout l’intérêt général. J’en appelle au sens des responsabilités. Il est vital que nous démontrions notre capacité de réfléchir ensemble et de concilier nos points de vue sur des sujets difficiles, avant de soumettre notre projet aux Français.

L’aménagement du territoire au XXIème siècle ne peut plus se concentrer uniquement autour de grandes infrastructures ou équipements publics ; il doit également développer une vision des territoires avec et pour les citoyens qui y vivent. C'est pourquoi, si je suis élu, je proposerai qu'une nouvelle évaluation d'ensemble soit effectuée à la lumière des prévisions envisageables et souhaitables en matière de transport aérien, afin que la décision définitive soit prise sur des bases objectives reconnues par tous.

Dans la VIème République que je défends, les pouvoirs et contre-pouvoirs seront organisés de telle manière que jamais un projet qui divise autant ne puisse être adopté, au niveau national comme au niveau local. Enfin, je propose que pour les projets d’aménagement du territoire de cette envergure, des jurys citoyens soient associés tout au long du projet. De tels jurys auraient en particulier un rôle pour déterminer les critères pour juger de la qualité du projet. C’est ainsi que nous pourrons surmonter ensemble, socialistes et écologistes, les divergences dans l’aménagement du territoire.

Je vous prie de croire, chère Madame, cher Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

Arnaud MONTEBOURG
Assemblée Nationale
126, rue de l'Université – 75355 PARIS 07 SP





Paris, le 3 octobre 2011
Communiqué de Géraud Guibert
Porte-parole d’Arnaud Montebourg

Aéroport de Notre-Dame des Landes : Il faut un réexamen approfondi

Le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, près de Nantes, continue de susciter d’importantes controverses.

Il est clair que ce genre de très grand projet d’infrastructure doit s’apprécier non seulement en fonction de ses avantages, mais aussi de son coût, de son impact écologique et de son adaptation au nouveau contexte d’aujourd’hui.

C’est pourquoi Arnaud Montebourg demande un réexamen approfondi de ce projet de nouvel équipement, permettant sa remise à plat et l’organisation d’un nouveau débat démocratique.

C’est seulement sur ces bases nouvelles qu'une décision finale pourra être arrêtée, dans les meilleures conditions.

Arnaud MONTEBOURG
Assemblée Nationale
126, rue de l'Université – 75355 PARIS 07 SP