dimanche 25 septembre 2011

Mon projet pour l'école


Pour une école juste et performante

L’objectif n°1 : donner un égal accès à la réussite pour donner à la France une élite élargie

Tout le monde ne fera pas Polytechnique, mais l’accès à la réussite doit être démocratisé. La France a besoin d’une élite élargie, forte, renouvelée, utile à notre pays et non composée presqu’exclusivement de ceux qui ont les codes du système et les gardent jalousement pour eux.
La réponse que nous proposons est l’égal accès à la réussite. C’est une grande tâche, un grand et difficile projet de société. Comme tous les grands desseins, il appelle à lui une société qui ne peut se satisfaire de l’état de son école et qui a décidé de se remonter les manches pour la faire changer. Car des rustines et des réformettes n’y suffiront pas. Cette grande transformation, tous les acteurs l’attendent. L'école de tous les jours doit être accessible à toutes les familles, qu'elles soient rurales ou urbaines, lettrées ou non, de centre ville ou de la périphérie, monoparentales ou pas. Toutes ces familles doivent avoir les clefs de l'accès à la réussite pour leurs enfants. L'école doit ouvrir le champ des possibles pour tout jeune et donner à chacun un égal accès à l'accomplissement de ses ambitions, quel que soit son origine sociale.

« Mon projet pour l’école » et ses deux adversaires

Dans ce grand effort pour tracer un chemin vers la réussite, quelle qu’elle soit, pour chacun, nous nous opposerons à deux autres projets. Celui de Nicolas Sarkozy qui vise un système de détection et de sélection parfois efficace pour une infime minorité de « meilleurs » extraite des ghettos scolaires, mais abandonnant tous les autres à leurs sorts d’irrémédiables perdants. Pire, cette politique dissimule derrière de rares trajectoires brillantes de quelques uns les bataillons laissés en rase campagne de l’échec scolaire. L’autre projet que nous repousserons est celui du nivellement par le bas, celui dans lequel, au nom d’une conception absurde de l’égalité on pourchasse l’excellence pour uniformiser la médiocrité. Nous portons au contraire deux ambitions, celle d’un égal accès à la réussite et celle d’un accompagnement des élèves pour qu’ils aillent plus loin que ce qu’ils avaient pu imaginer. A celui qui obtient 6 sur 20, nous devons être capables de dire : « On va travailler ensemble pour que tu aies 11. Et de là nous irons plus loin » ; A celui qui veux être cuisinier, nous allons dire : « ne vise pas un CAP, va jusqu’au bac professionnel et de là, vise la licence professionnelle. Nous allons t’y aider ». Ni choix de quelques meilleurs, ni alignement sur les plus faibles, mais l’excellence pour tous et quelle qu’elle soit. C’est le moyen de réconcilier les républicains et les pédagogues. Pour les uns, le tronc commun qui fédère la nation accolée à la promotion des savoirs culturels et patrimoniaux ; pour les autres, la pédagogie différenciée, adaptée à chaque élève, pour qu’ils s’épanouissent dans l’hétérogénéité des classes.

Ce projet peut tenir en deux mots : justice et performance.

C’est la justice qui assure la plus grande performance du système ; une réelle performance qui se mesure à l’échelle de la société – pas de quelques filières d’excellence et dispositifs discriminants qui servent de cache-misère ; une égalité réelle qui permet à chacun de se réaliser et d’aller le plus loin possible. Justice et performance, c’est l’objectif croisé, la liaison intime qu’il faut concrétiser, l’alchimie nouvelle qui impose de revoir tout le système. Bref, c’est l’union sacrée pour une école qui reprend sa place dans notre société, et qui doit de nouveau oser et porter l’optimisme. La justice est la condition de sa performance.

Les principales propositions

  • Fonder l’école commune qui rapproche primaire et collège dans un établissement unique. L’objectif est d’empêcher les ruptures brutales et les disparités. Il faut aussi aller vers un lycée polyvalent justifié par des passerelles entre les différentes filières et des contenus communs.
     
  • Instaurer un tronc commun de scolarité pour tous les élèves, jusqu’à 15 ans et réactualiser les programmes. Tous les élèves auront désormais le même enseignement. Ce tronc commun sera enseigné le matin et en début d’après-midi. Le reste de la journée, avant l’étude obligatoire encadrée par des étudiants et des professeurs, sera consacré à des activités plus culturelles (langues secondes, latin, options, projets européens et interdisciplinaires, enseignement artistique et sportif, artisanat…). Cette autre répartition des enseignements prendra en compte les rythmes biologiques des enfants.
     
  • L’unification se fera aussi en créant les conditions de l’égalité entre les établissements, en répartissant les élèves bons, moyens et faibles, dans des proportions voisines, entre plusieurs établissements de proximité. Il n’y aura plus d’établissement ghetto et d’autres d’excellence, chacun aura un égal accès à la réussite. Le privé devra prendre sa part dans cet effort.
     
  • Instaurer de nouveaux rythmes scolaires : la semaine de 5 jours sera rétablie, les journées seront allégées, l’année sera allongée. Les journée seront organisées en trois temps : l’enseignement du tronc commun, puis celui des enseignements culturels, puis l’étude obligatoire.
     
  • Dans des classes volontairement hétérogènes, il faudra donner aux enseignants les moyens de la pédagogie différenciée : enseigner à chacun en fonction de son besoin. C’est le corollaire de l’unification du système, sans quoi, elle ne fonctionnera pas. En réduisant le redoublement à des situations exceptionnelles, nous dégagerons 13 000 enseignants qui seront remis dans les classes, pour les dédoubler, intervenir en petits groupes ou à deux enseignants en même temps dans la classe. Les difficultés scolaires seront désormais gérées au fil de l’eau. Il faudra aussi recréer des postes détruits par la droite.
     
  • Pour cela, l’organisation de la classe changera. Trois espaces apparaîtront : « numérique », « papier / crayon », « tableau », pour permettre le travail en groupe. Numérique et pédagogies coopératives seront les pivots de la différenciation.
     
  • Pour accompagner ce changement, nous modifierons les modalités de recrutement et de formation des enseignants, en leur donnant des responsabilités nouvelles – responsables par disciplines, des tuteurs de cohortes, corps d’enseignants-formateurs – ainsi que la possibilité d’une véritable carrière. Le travail en équipe sera encouragé (et décompté du temps d’enseignement). Il sera organisé et fédéré par un proviseur pédagogique (et un corps d’enseignants formateurs) dont la tâche principale sera de recréer une communauté éducative qui échange, qui vit et qui se met au service des élèves. Nous voulons ainsi casser la dimension libérale du métier de professeur, sans créer une tutelle nouvelle, mais plutôt une animation intellectuelle.
     
  • De nouveaux outils d’évaluation des politiques scolaires seront mises en place. Ils mesureront les résultats des politiques scolaires, l’efficacité de ces transformations. Ils seront rendus publics.
En associant justice et performance, unification et différenciation, nous prétendons pouvoir attaquer l’échec scolaire, créer une culture commune, donner un égal accès à la réussite et élargir l’élite. Nous pensons aussi redonner confiance dans le système scolaire, et ce, à tous les acteurs enfin respectés et écoutés, car l’école aura désormais les moyens de faire réussir nos enfants, ce qui est l’objectif de tous.

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