dimanche 5 février 2012

Montebourg lance officiellement son mouvement "Rose-Réséda" - dépèche AFP


PARIS — Le socialiste Arnaud Montebourg a lancé à Paris samedi son mouvement "Rose-Réséda", un mouvement destiné à la fois à faire survivre les idées défendues pendant sa campagne de la primaire tout en visant, dans l'immédiat, à "l'emporter avec François Hollande" en mai.
C'est à La Bellevilloise que le troisième homme de la primaire socialiste a choisi de présenter son nouvel objet politique, là-même où il avait fêté le 9 octobre, soir du premier tour, ses 17% de voix, soit près d'"un demi-million de personnes", comme il l'aime à le rappeler.
Ce mouvement, "il ne s'agit pas d'un énième parti politique, un énième courant, une énième chapelle", c'est un mouvement qui agit "autour, avec, derrière, au côté, ensemble avec François Hollande pour l'emporter" à l'élection présidentielle, a-t-il lancé devant plusieurs centaines de personnes.
Le nom de ce mouvement est inspiré d'un poème de Louis Aragon, paru sous l'Occupation, en 1943, dédié par son auteur à quatre résistants, que le député de Saône-et-Loire a lu, avec son éloquence habituelle.
"C'est le poème de l'unité et du courage, le poème de 1943 quand la France était à terre", le poème du "réveil français", a déclaré M. Montebourg, qui veut par cette "force de mutation des consciences", "unir", "rassembler", "changer le monde immédiat".
M. Montebourg, qui avait fait campagne pendant la primaire sur le thème de la "démondialisation" et de la lutte contre la finance, s'est félicité à plusieurs reprises que le candidat socialiste ait repris à son compte plusieurs de ses combats pour "délivrer" la société "du système financier".
Il a appelé à "faire campagne en allant voir les gens" et à s'inscrire dans la campagne de "porte-à-porte" initiée par le Parti socialiste et l'équipe de campagne du candidat à l'Elysée.
"Les idées et les rêves, c'est la Rose et le Réséda", a-t-il assuré, terminant son discours de 45 minutes au son de "le changement, c'est maintenant" (slogan de François Hollande).
Interrogée par la presse à l'issue, M. Montebourg, qui est aussi responsable de la rénovation au sein du PS, a précisé que son mouvement avait pour statut "association loi 1901" et comptait pour le moment 7.000 personnes, correspondant aux "volontaires" de sa campagne. Pas besoin de cotisation, un mail suffit pour adhérer.
"C'est un mouvement qui a pour but de faire la campagne de François Hollande en défendant les idées qui ont pu surgir dans la primaire. Nous faisons survivre cette société qui s'est engagée dans la primaire pour l'associer à la victoire de la gauche", a-t-il dit.
Concrètement, le mouvement "Rose-Réséda" repose sur deux piliers. Il comprend des "universités itinérantes d'éducation populaire": des intellectuels (Jacques Sapir par exemple), des citoyens engagés iront partout en France pour exposer certaines idées (le "protectionnisme", la "finance", la "VIe République" etc.).
Deuxième pilier: une "école de formation", "pour faire émerger dans la société de nouveaux cadres politiques".
Parallèlement au mouvement, un "réservoir d'idées" intitulé "Démarcations" dans lequel figurent le démographe Emmanuel Todd ou Régis Debray, pour les publications et des conférences.
Et si François Hollande est élu, quel rôle après ? "Nous participerons à l'organisation de travaux qui va intéresser la gauche exerçant le pouvoir", répond l'équipe de M. Montebourg.
Les ex-candidats socialistes à la primaire sont aussi sur le pont ces jours-ci pour soutenir M. Hollande: Manuel Valls ce week-end à un congrès du PSOE (parti socialiste espagnol) à Séville, Ségolène Royal en meeting mardi à Marseille ou Martine Aubry mercredi en déplacement à Reims.
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samedi 14 janvier 2012

Triple A – communiqué


A vouloir faire la politique des marchés financiers plutôt qu’avoir eu le courage de les combattre, c’est la France et les Français qui paient très cher cette politique irresponsable qui conduit notre pays à l’abaissement.
Un surendettement historique avec 612 milliards de dettes supplémentaires en 5 ans, une dette entre les mains de créanciers étrangers à 65%, 3 plans de rigueur dangereux et récessifs pour amadouer inutilement les marchés, la France ne peut que constater l’incompétence et l’irresponsabilité de ses dirigeants actuels, qui nous conduisent à la soumission économique et financière et à la perte progressive de souveraineté.
Le chemin du redressement que nous empruntons avec François Hollande passera par la mise au pas de la finance par des mesures très draconiennes contre le système financier et les banques, elle passera également par le désendettement du pays et l’assainissement des comptes publics en mettant fin aux innombrables cadeaux fiscaux aux plus fortunés qui ont conduit au surendettement de la République.
Ce chemin du redressement sera guidé par l’esprit de justice, il épargnera les classes moyennes et populaires des efforts excessifs auxquels elles viennent d’être soumises pendant ces dernières années. Depuis la crise, les plans de sauvetage et de renflouement sont pour les banques, les plans d’austérité et de rigueur sont toujours pour la population. Le moment est venu d’inverser nos priorités : la rigueur et la remise en ordre devront être désormais pour les banques, les marchés financiers, les comportements spéculatifs, les évadés fiscaux, les paradis fiscaux, et les agences de notation.

dimanche 1 janvier 2012

Condamnation de Jacques Chirac – communiqué

La décision de condamnation de l’ancien Président de la République est un soulagement pour tous ceux qui se sont battus contre l’impunité présidentielle, maladie chronique et dangereuse du régime de la Ve République.
Cette décision est justifiée en raison de la gravité des faits que je me suis employé à caractériser il y a 10 ans.
Cette condamnation servira d’avertissement sérieux à celui parmi ses successeurs qui serait enclin à abuser d’une fonction qui n’est plus désormais au dessus des lois de la République.

Arnaud Montebourg

lundi 12 décembre 2011

Non au Merkozysme oui au patriotisme industriel

extrait de Marianne n° 764 du 10 au 16 décembre 2011

Propos recueillis par Gérald Andrieu
Accusé de germanophobie par la droite, le député de Saône-et-Loire se défend et plaide pour une relocalisation industrielle et un désendettement au service de la reconstruction du pays.

Marianne : Lorsque vous avez accusé Angela Merkel de mener une « politique à la Bismarck », vous avez été qualifié de « germanophobe » par la droite. Ce qui démontre, de la part de l’UMP, une certaine méconnaissance du personnage – la comparaison n’a d’ailleurs suscité aucune réaction négative en Allemagne. Mais, vous-même, le connaissez-vous vraiment ? Otto von Bismarck était autoritaire et antisocialiste, mais il a posé les jalons de la retraite par répartition et même instauré un protectionnisme salvateur pour son pays.


Arnaud Montebourg : Cette expression n’est pas une position. Il s’agissait d’une citation du patron des socialistes allemands, Sigmar Gabriel. En vérité, le débat ne blesse personne là-bas. Il gêne en France parce que la droite veut éviter le débat sur l’alternative à la politique Sarkozy-Merkel – le « Merkozysme » – et à la multiplication des plans d’austérité, cette potion amère que les conservateurs allemands veulent imposer à tout le reste du continent, au risque de suicider économiquement la zone euro. Bismarck, pour faire l’unité allemande à imposé ses solutions à ses voisins européens . C’est ce que fait Mme Merkel : elle a tellement de problèmes intérieurs que, pour les faire oublier, elle impose ses vues de façon nationaliste aux autres Etats de l’Union.
Ne craignez-vous pas d’être accusé de faire preuve d’un patriotisme économique échevelé, voire d’un nationalisme « à la Bismarck », en encourageant aujourd’hui François Hollande à mettre l’accent, à juste titre, sur le « produire français » ?

Il ne faut pas confondre le patriotisme, qui est l’amour de la patrie, et le nationalisme, qui est la haine des autres, disait Jaurès. Notre choix, avec François Hollande, qui développe une campagne de patriotisme industriel, est de relocaliser en France des activités qui sont parties en Chine, de retrouver une industrie productive, de reconquérir les savoir-faire qui ont été abandonnés dans la mondialisation et de tracer un chemin vers un retour à la prospérité. Notre pays est en train de décliner dangereusement. Mais nous ne pourrons pas rapatrier les productions, lutter contre le dumping, s’opposer aux atteintes environnementales et sociales, sans nous organiser au niveau européen. François Hollande lui-même répète qu’il n’est pas pour une Europe offerte. Ouverte oui, mais pas offerte. Le protectionnisme que je propose est le même que celui pratiqué par toutes les grandes nations industrielles. L’Inde vient de suspendre toutes les implantations de grandes surfaces commerciales du type Walmart ou Carrefour sur son territoire. L’Europe doit aussi s’organiser pour se préserver et défendre ses intérêts.
La difficulté d’imposer un label « fabriqué en France » ne réside-t-elle pas dans le fait que la plupart des produits sont aujourd’hui le résultat d’un assemblage international ?

Vous avez raison. On le voit en Allemagne où le Made in Germany s’est transformé en Made by Germany en utilisant la sous-traitance des ex-pays de l’Est. Notre objectif est évidemment d’inventer les produits de demain, les technologies nouvelles liées notamment à la révolution écologique, et non pas de les acheter aux autres. La démondialisation, c’est produire là où l’on consomme. La tablette tactile française Qooq dont la production a été rapatriée dans ma région est bien la preuve que l’on peut produire moins cher qu’en Chine avec des coûts de travail plus élevés et une meilleure créativité.
La droite elle-même avance sur ces sujets. Lors de sa dernière convention, l’UMP a dit vouloir mettre en place une « taxe réciprocité » aux frontières de l’Europe ressemblant au « juste échange » porté par le PS.

Sauf que la droite est au pouvoir depuis dix ans. Elle a fait la mondialisation et l’aggrave. Elle m’a attaqué violemment et de façon grossière sur mon projet de démondialisation. Elle n’a donc aucune crédibilité à vouloir se racheter sur le terrain du protectionnisme.
François Bayrou, lui, n’est pas au pouvoir. Il utilise le « Produire et instruire ». Il en appelle à la mise en place d’un « label France » et voit même dans le fait d’acheter Français une « démarche civique ». Votre proximité est éclatante. Au point de pouvoir gouverner avec lui ?

La réindustrialisation est une grande cause nationale qui, heureusement, transcende les partis politiques. Je ne peux que m’en réjouir. Maintenant, François Bayrou doit faire preuve de clarté. On n’a jamais réussi à percer son mystère. Il faudrait qu’il clarifie ses positions par rapport à la gauche. Mais, dans l’œuvre de redressement national, il n’y a aucune raison de ne pas reconnaître que François Bayrou a raison sur le terrain de l’industrie. Est-ce que cela suffit à gouverner ensemble ? Je ne crois pas. La droite dit qu’il appartient à sa famille politique. Lui-même dit qu’il voudrait mettre dans un même gouvernement François Hollande et Alain Juppé. Il y a du contorsionnisme et de l’obscurité dans ce langage. C’est à lui de faire ses choix et je crois qu’il n’a jamais su bien les faire.
Vous-même, vous avez fait un choix après le premier tour de la primaire, celui de François Hollande. Vous écoute-t-il un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ?

Je lui ai apporté mon soutien, dans l’esprit de rassemblement de la primaire. Son désir et sa volonté de réindustrialiser le pays, de remobiliser la société tout entière autour de l’objectif de la création de richesses, sont un acte politique lourd, et je suis heureux qu’il ait entendu ce que je lui disais pendant la campagne et ce que je lui dis depuis qu’il est notre candidat.
Mais il maintient son objectif de ramener le déficit à 3% du PIB, et il a même annoncé un plan de 50 milliards d’euros de redressement budgétaire supplémentaires…

Lors de ma campagne, j’ai défendu un « pacte de désendettement ». Nous avons besoin d’assainir les comptes pour pouvoir faire des projets pour le pays. Nous avons besoin d’argent pour réindustrialiser, reconstruire les services publics, retrouver une agriculture performante, redresser cette France qui est écroulée, ruinée financièrement. Le désendettement n’est pas un objectif en soi, c’est un moyen de realiser ces projets. Je trouve normal qu’un candidat à la Présidence de la République fasse ce choix. La question est de savoir qui paiera ce désendettement ? Pour moi, il est impossible que ce soit les classes moyennes et populaires qui n’ont aucune responsabilité dans la crise. Ce sera au système financier, au système bancaire, de payer et non pas aux gens qui n’ont que leur travail pour vivre.
En n’apparaissant pas dans l’organigramme de campagne de François Hollande, en lui apportant votre soutien seulement par éclipses, ne passez-vous pas à côté du rôle important que vous avait pourtant conféré votre score à la primaire ?

Je ne peux pas vous laisser dire qu’il y aurait des « éclipses » dans mon soutien qui est total. Je n’ai tout simplement pas souhaité être dans l’organigramme parce que je ne suis pas un collaborateur du candidat. je suis un partenaire, exigeant mais loyal, un pilier politique de sa campagne.

mardi 25 octobre 2011

Montebourg crée un mouvement politique pour la Nouvelle France


Interview au Journal de Saône et Loire :

Pour Arnaud Montebourg, la bataille des « idées nouvelles pour construire la “Nouvelle France” et la nouvelle gauche » ne fait que commencer.

En novembre à Frangy-en-Bresse, vous déclariez votre candidature à la présidence de la République. Après ces primaires qui ont rencontré un succès populaire, quel bilan tirez-vous d’une campagne de plus de dix mois au terme de laquelle vous récoltez 17,2 % des voix ?

J’ai mené une campagne d’idées nouvelles en proposant des solutions qui ont modernisé la gauche et lui ont permis de changer. Grâce à cette campagne, le centre de gravité de la gauche s’est modifié. Les gens se sont portés sur ma candidature pour défendre des causes politiques que personne ne prenait en charge : lutte contre la corruption, contre les dégâts de la mondialisation, mise au pas de la finance, etc. Ces idées sont à présent au cœur de la campagne présidentielle. Je constate qu’Henri Guaino reprend mes idées, que Mélenchon déclare reprendre mon flambeau et que bien d’autres s’approprient les idées que j’ai portées. Je ne peux pas ouvrir un journal ou écouter un édito sans entendre parler de démondialisation ! Pas plus tard que ce matin [hier, NDLR], j’ai croisé le ministre des Affaires étrangères du Venezuela qui s’intéressait à mon travail, à travers mon livre, Votez pour la démondialisation, traduit en espagnol. Ces idées, parce qu’elles apportent des réponses aux problèmes actuels, progressent dans les esprits. Enfin, cette campagne m’a permis de faire connaître notre département, l’action du conseil général de Saône-et-Loire, du travail que j’y mène avec les élus. Cela m’a aussi permis de faire connaître ma personnalité.

Comment se sont passées les discussions de l’entre-deux tour avec les deux « impétrants » comme vous les définissez ?

Tout d’abord, personne n’avait gagné à l’issue du premier tour. Si 460 000 électeurs se sont portés sur ma candidature plutôt que sur celles de deux finalistes, il y avait une raison. Je me suis retrouvé en position de demander à François Hollande et Martine Aubry des engagements écrits, via la lettre rendue publique. Je peux dire aujourd’hui que François Hollande est celui qui a le mieux compris ce besoin de complémentarité entre ses idées et les miennes. Il a souhaité fabriquer un tandem de deux personnes aux trajectoires éloignées. Il s’est montré volontaire pour jeter un pont entre nos deux rives. De l’autre côté, dès le soir du premier tour, l’entourage de Martine Aubry faisait savoir qu’elle s’intéressait à mes électeurs mais ne souhaitait pas faire évoluer ses positions. Elle a fait preuve d’une rigidité qui n’a pas arrangé notre rencontre du jeudi matin. Quand on veut être président de la République, on doit être capable d’entendre ce que dit le peuple, en l’occurrence des électeurs qui n’étaient pas un public de militants affidés. Dans sa réponse, François Hollande va beaucoup plus loin que Martine Aubry sur le système bancaire. Il va jusqu’à décider de l’abrogation d’une directive européenne, ce qui est novateur. Ensuite, j’ai laissé chacun libre de ses choix. Quant à moi, je ne me voyais pas taire le mien. Je pense que parmi les électeurs qui avaient voté pour moi, un quart ne s’est pas déplacé au second tour. Pour les autres, ils ont plutôt voté François Hollande et partagé mon choix personnel.

Avez-vous convenu d’un accord avec François Hollande, par exemple sur un éventuel poste au gouvernement ?

François Hollande n’a pas eu cette indélicatesse et moi non plus. L’histoire retiendra que celle qui m’a fait connaître ce genre de proposition est Martine Aubry. Mais cela ne m’a pas intéressé. Ce qui m’intéresse, c’est la politique qui sera menée par la gauche ; la question de qui la mènera et avec quelles personnalités passe forcément après.

Quelle place allez-vous prendre dans la campagne de François Hollande ?

Je vais faire campagne pour notre candidat tout en continuant de défendre mes idées. C’est ce que j’ai dit samedi lors de la convention d’investiture. Je n’ai pas l’intention d’avoir un rôle précis dans l’équipe de campagne. François Hollande est notre candidat et je suis, en quelque sorte, un de ses ailiers. Je m’exprimerai, quand ce sera nécessaire, pour porter une vision de la gauche nouvelle.
Vous voyez-vous comme la garantie, pour la présidentielle, du maintien à gauche de la candidature de François Hollande ?
Ce que je peux dire, c’est que je n’abandonne rien de mon message. C’est ensemble que François Hollande et moi-même avons rendu nos messages compatibles. Samedi, lors de son premier discours de candidat officiellement investi par le Parti socialiste, je l’ai entendu dire qu’il voulait « une Europe ouverte mais pas offerte ». Il a également fait le constat des dégâts provoqués partout par la mondialisation. Il déclare vouloir protéger nos industries qui subissent de plein fouet le dumping social. Je ferai donc, sans réserve, campagne pour François Hollande, comme le feront mes amis politiques.

Vous avez beaucoup expliqué, exemples historiques à l’appui, que les favoris des sondages de l’automne n’étaient jamais les vainqueurs du printemps. François Hollande échappera-t-il à la règle ?

D’abord, je note qu’il a employé samedi des mots de prudence à l’égard de ces sondages. Pour qu’il se qualifie au 2 e tour de la présidentielle, il a l’obligation d’être le candidat de tous les peuples de gauche en proposant un discours alternatif qu’il faudra sans doute approfondir.

Quels ont été le meilleur et le pire moment de ces dix derniers mois ?

Les meilleurs moments, incontestablement, furent les débats télévisés.

Parce que vous avez gagné, à chaque fois, trois points dans les sondages ?

[Sourires]. Parce que cela a été l’occasion, pour tout le monde — y compris moi-même –, de mesurer qu’il n’y avait pas qu’une voix au sein du Parti socialiste et qu’on avait le choix. Beaucoup de gens ont regretté, a posteriori et au vu de mon score final, de n’avoir pas voté pour moi car ils ont découvert que je pouvais gagner. Quant aux pires moments, je crois que c’était en janvier-février, quand nous avons dû, avec mon équipe, nous battre contre le système médiatico-sondagier qui refusait d’accorder du crédit à mes idées. Mais finalement, le succès est venu d’en bas, des gens qui lisaient Votez pour la démondialisation et le prêtaient à leurs amis. Peu à peu, la campagne a décollé grâce aux gens qui se sont retrouvés dans mon discours.

Aujourd’hui, quel avenir envisagez-vous pour la « Nouvelle France » que vous avez portée durant la campagne ?

Je vais construire un mouvement politique à partir du mouvement “Des idées et des rêves”. J’ai décidé de bâtir un think tank [réservoir à idées, NDLR] qui organisera la discussion avec les intellectuels qui m’ont apporté leur soutien (Emmanuel Todd, Michel Onfray et beaucoup d’autres). Je vais aussi lancer une université populaire itinérante qui animera ces débats et fera vivre des idées qui ont toute leur place, aujourd’hui, dans le débat public. Je créerai en Saône-et-Loire, une école de formation politique des cadres de la « Nouvelle France ».

Comment cette école va-t-elle se concrétiser ?

Il y aura des sessions pour les militants socialistes et ceux des autres partis de gauche de la « Nouvelle France » où ils viendront se former aux idées de demain pour ensuite porter ces propositions dans la société, au sein de leur association, de leur parti, etc. Nous allons également, dans les semaines qui viennent, lancer une revue en ligne pour alimenter ce débat. Il faut comprendre qu’avec la démondialisation, au-delà du score arithmétique des primaires, nous avons remporté une bataille culturelle. Ces idées sont en train de faire le tour du monde et elles vont infléchir beaucoup de choix politiques.

Mais avec la crise européenne des dettes souveraines, la démondialisation a-t-elle un avenir ?

Absolument. L’effondrement du système financier va conduire les gouvernements libéraux à prendre des décisions très douloureuses pour leur peuple dans le but injuste de protéger le système financier. C’est la mission de la gauche, au contraire, que de protéger la population en mettant en œuvre des solutions qui fassent payer la facture aux banques responsables de la crise, selon le modèle du pollueur-payeur.

Votre score aux primaires aura-t-il une influence sur les rapports de force au sein de la fédération saône-et-loirienne du PS ?

Nous avons une tradition de pluralisme au sein de la fédération et j’y suis attaché. J’ai des opposants dans le parti comme au conseil général, où l’opposition la plus virulente — et pas toujours la plus élégante – vient du Strauss-Kahnien maire d’Autun, Rémy Rebeyrotte. Il est nécessaire de maintenir ce pluralisme. Mais ce qui est sûr, c’est que la fédération sera en pointe sur certains engagements comme le non-cumul des mandats.

vendredi 14 octobre 2011

Second tour : position locale bis

Chers amis,
Dans une interview au journal "Le Monde", Arnaud Montebourg annonce : "Les propositions des deux candidats étant pour moi équivalentes, je ne peux me déterminer en fonction de ma seule éthique de conviction. C'est pourquoi mon choix relèvera avant tout de l'éthique de responsabilité : je veux faire gagner la gauche et battre Nicolas Sarkozy. A titre exclusivement personnel, je voterai donc pour François Hollande, arrivé en tête du premier tour, à mes yeux meilleur rassembleur".
Dans cette interview il annonce ne donner aucune consigne de vote à ses électeurs, leur laissant la liberté de choix, et déclare que faute de différences entre les propositions des candidats, à il votera François Hollande titre personnel pour ses qualités de rassembleur.

L'équipe locale ne change cependant en rien son communiqué de presse transmis ce mardi :

"L'équipe des soutiens d'Arnaud Montebourg en Loire Atlantique se réjouit du score tant national que local d'Arnaud Montebourg. Ce score traduit l'inquiétude des citoyens face à la crise financière et sociale actuelle et le désamour face à certaines pratiques politiciennes présentes, il traduit aussi leur volonté de tourner la page par des solutions nouvelles tant économiques qu'institutionnelles.

Concernant le second tour, l'équipe locale ne donne aucune consigne de vote, elle laisse à ses électeurs et à ses volontaires toute liberté dans leur choix et leurs investissements, même si elle constate qu'une majorité des volontaires locaux voteront pour Martine Aubry.
Les électeurs seront éclairés par le débat entre François Hollande et Martine Aubry, ainsi que par leur réponse à la lettre d'Arnaud Montebourg. Les idées doivent en effet dépasser les personnes."

Aux électrices et aux électeurs qui se sont portés sur ma candidature

Cher-e-s volontaires,
Je tenais à remercier chacun d’entre vous chaleureusement après le résultat de dimanche. Il démontre que le travail, votre travail, a payé et que les solutions nouvelles que nous avons proposées ensemble trouvent un large écho dans le peuple de gauche et ont beaucoup d’avenir.
Considérez le résultat de dimanche comme un premier succès. Certes, nous ne sommes pas au deuxième tour, mais nous avons incontestablement imposé nos idées au cœur du débat à gauche.
Au fil des mois, j’ai pris la mesure de l’implication de chacun. Vous avez, je le sais, donné beaucoup de votre temps, de votre énergie et de votre vie à cette belle campagne. A chacun de mes déplacements, j’ai rencontré des femmes et des hommes mobilisés, désireux de défendre leurs idées – nos idées - auprès de nos concitoyens. A chacun de mes déplacements, j’ai pu apprécier, en chacun de vous, des qualités humaines et politiques souvent absentes de la vie politique, et un enthousiasme qui nous a portés.
Votre militantisme a réhabilité une certaine façon de faire de la politique. C’est au citoyen que nous nous sommes adressés : nous avons redonné toute leur signification aux mots politiques, citoyenneté, République. La force de nos idées a été déterminante mais, incontestablement, c’est votre énergie qui a changé la donne politique en France.
Avec très peu de moyens, sans soutien d’aucun appareil, affrontant l’hostilité constante des puissants et comptant sur nos seules forces, nous avons, ensemble, suscité un espoir qui ne sera pas déçu. Mon engagement est total, soyez en certains.
Il s’agira désormais, au lendemain du second tour, de faire gagner la gauche en 2012. Mais notre travail collectif ne s'arrête pas là. Dans les jours et semaines à venir, je vous proposerai d’autres moyens pour agir ensemble, car les idées nouvelles que nous avons portées sont un besoin pour la victoire durable de la gauche.
Amicalement
Arnaud Montebourg